Guy B�art L'H�tel-Dieu -------------------------------------------------------------------------------- Pour une femme morte dans votre h�pital, je r�clame, Dieu, votre gr�ce. Si votre paradis n'est pas ornemental, gardez-lui sa petite place. La voix au t�l�phone oubliait la piti�; alors j'ai couru dans la ville. Elle ne bougeait plus d�j� d'une moiti�, l'autre est maintenant immobile. Bien qu'elle f�t noy�e � demi par la nuit, sa parole �tait violence. Elle m'a dit: "Appelle-moi ce docteur", et lui, il a fait venir l'ambulance. O temps cent fois pr�sent du progr�s merveilleux, quand la vie et la mort vont vite, o� va ce chariot qui court dans l'H�tel-Dieu, l'h�tel o� personne n'habite? D'une main qui pleurait de l'encre sur la mort, il fallut remplir quelques fiches. Moi, je pris le m�tro, l'h�pital prit son corps, ni lui ni elle n'�tait riche. Je revins chaque fois dans les moments permis, j'apportais quelques friandises. Elle me grima�ait un sourire � demi, de l'eau tombait sur sa chemise. Elle ne bougeait plus, alors elle a pris froid: on avait ouvert la fen�tre, une infirmi�re neutre aux gestes maladroits - en son h�tel Dieu n'est pas ma�tre. Ma m�re embrassa, sur la main me b�nit, - et moi, je ne pouvais rien dire - en marmonnant "Allons, c'est fini, c'est fini", toujours dans un demi-sourire. Cette femme a p�ch�, cette femme a menti, elle a pens� les choses vaines. Elle a couru, souffert, �lev� deux petits si l'autre vie est incertaine. Et si vous �tes l�, et si vous �tes mur, que sa course soit termin�e! On l'a mise � Pantin dans un coin pr�s du mur. Derri�re on voit des chemin�es.
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